Scroll pour découvrir
retour en haut
Image Alt

Bibam Production

  /  formats   /  documentaires   /  Docu – Fin de tournage d’Itinérance(s)
Festival Convivencia - Bibam Production - Miss JenA

Au mois de juillet, j’ai réalisé et cadré un documentaire qui voulait questionner la place de bénévole sur une festival et le type d’engagement que chacun met derrière. Tourné lors de l’édition 2021 de Convivencia, ce documentaire avait été difficile dans sa phase d’écriture et de développement. Maintenant que le tournage est terminé, je vous raconte.

 

La roulette russe de l’écriture

Tout commence à l’automne 2020. Les premières idées se forment, les premières intentions d’écriture aussi. Il existe un flou mais c’est normal lorsqu’on débute un travail d’écriture. Sauf que, à cette période, c’est le retour de la roulette russe des annonces gouvernementales. Au point que, parfois, je ne sais plus si l’édition 2021 du Festival va vraiment avoir lieu. Et donc si je vais pouvoir filmer un documentaire. A d’autres moments, j’écris comme si les restrictions sanitaires n’avaient jamais existées. Entre les deux : un panel complètement aléatoire de possibles se déploie de jour en jour.

 

Mon approche du documentaire c’est de ne pas scripter et de ne pas mettre en scène. J’aime le documentaire pour sa capacité à générer de l’inattendu car on travaille avec de la matière humaine. Habituellement, j’imagine les grandes branches d’un arbre de possibles pour savoir ce qui pourrait se passer. Je me base sur une analyse faite lors des repérages et j’imagine les possibles les plus probables. Mais là, les mesures prises pour faire face au contexte sanitaire sont déconcertantes et défient toute analyse rationnelle. C’est le Kamoulox gouvernemental ! Et en plus, même mes repérages n’ont pas lieu dans des conditions normales : l’édition 2020 avait une physionomie encore plus atypique et les préparatifs de l’édition 2021 évoluaient au gré des annonces.

 

La nécessaire autoproduction

Au bout de plusieurs mois d’écriture en cul-de-sac, je me rend compte que l’inattendu devra d’autant plus être assumée sur ce projet. Se pose alors la question financière car, malgré mon amour de l’art ne doit pas effacer le pragmatisme du quotidien. Et bien les financements … c’était tout aussi compliqué. Certains étaient refléchés vers des fonds d’urgences pendant que d’autres, pourtant usuels, devenaient d’une abstraction complète. Je alors décider d’alléger mes peines et d’auto-produire le documentaire. Habituellement, je n’endosse pas la casquette de réalisatrice et de productrice sur un même projet. Mais les conditions auxquelles je fais face sont tout sauf habituelle. Puis, dans tous les cas, face à une si grande incertitude, les diffuseurs sont frileux. Et pour obtenir des financements, il faut un diffuseur acquis.

 

Avant le démarrage, je tire un abstrait fil narratif autour de la question des formes d’engagements militant au sein des festivals de petite échelle. C’est une hypothèse de recherche de départ. Elle me plaît, elle me paraît pertinente sur le terrain qu’est le Festival Convivencia. Mais je sais que ce projet s’écrira pour beaucoup pendant le tournage et en post-production.

 

Feu vert

Petite soulagement tout de même arrivé à la mi-juin : on apprend que le Festival va pouvoir se tenir et dans des conditions normales. J’avais tout sauf envie de me retrouver avec un film dont la seule narration possible tournait autour d’un COVID qui emportait tout. Alors, je donne tout ce que j’ai sur un dernier élan d’écriture avant de s’embarquer pour trois semaines de tournage. Le 02 juillet, le tournage démarre. J’ai ciblé mes personnages principaux. Chaque soir, je dérushe pour évaluer la matière et repenser la réalisation et l’écriture.

 

Je filme 7 jours / 7 et je couvre entre 20 et 22h de tournage par jour pour suivre les personnages principaux. Au fur et à mesure, je me laisse bercer par le rythme du festival et je trouve des points d’équilibre. J’arrive à prendre un peu de repos, mais le plus souvent pour dérusher ou revoir l’écriture. Finalement, j’arrive au bout de ce défi, insensé depuis le démarrage. Et de la matière, il y en a. Pas que quantitativement mais du vrai matériau qui fera film. Je sens que l’écriture va shifter un peu.

 

Et maintenant ?

Maintenant, je vais prendre trois mois en off de ce projet pour vaquer à d’autres occupations. On sait qu’un énorme travail de réécriture en post-production nous attend avec le monteur. Il me faut prendre du recul, mettre un peu de distance avant d’y revenir. Mais reste une évidence : le sujet de départ, volontairement imprécis, a pris des formes intéressantes et des tournures positivement inattendues. Nécessairement, c’est un travail de post-production plus long que la moyenne qui nous attend. Et l’on sait déjà combien le travail de post-production documentaire peut parfois être long. Pour le moment, c’est la réécriture en post avec le monteur qui va primer. On peut espérer débuter le montage au printemps 2022.

 

Alors, la prochaine étape c’est une résidence d’écriture. Il s’agira lors de de confronter la matière existante avec les intentions narratives qu’on avait imaginé pour affiner des idées un peu trop brutes. A partir de là, le monteur et moi-même y verrons plus clair pour entamer un premier dérushage, pour dégrossir. Suite à ça, on envisagera la deuxième résidence d’écriture, probablement aux alentours de janvier 2022.